Josselyn (Johnny) Goyette

À l'âge de six ans, je demeure chez mon oncle Eddy Pétrin, au 4228, rue Manufacture, à Pointe-Saint-Charles, Montréal. Membre des forces armées, mon oncle est champion de boxe du Canada et de l'Empire britannique. Comme ses deux fils ne manifestent pas d'intérêt pour ce sport, il me propose en 1941 d'en apprendre la technique. J'éprouve aussitôt un vif intérêt à m'entraîner et m'implique dans ce sport avec passion.

En 1946, je suis prêt pour mon premier match. J'ai alors onze ans. Jusqu'en 1950, je participe à 18 combats qui se déroulent entre les divers quartiers: Montréal, Verdun, Pointe-Saint-Charles, Montréal-Centre. Je suis chaque fois vainqueur.
En 1950, avec l'oncle Eddy, j'assiste au match de Gike Lamotta contre Laurent Dautuille, champion du monde. Lamotta remporte la victoire par k.o. à la 15e ronde, 13 secondes avant la fin. Quel combat!

À la fin de l'année 1951, je confie à mon oncle Eddy mon désir de m'engager dans les Forces armées. Ayant placé en moi ses ambitions, c'est avec regret qu'il me laisse partir. Au début de 1952, après avoir terminé mon cours de parachutisme commando dans l'Ouest canadien, je visite Wing Wright, Chalo, Jasper Park, Banff dans cette province et m'entraîne à l'escalade de montagne avant de revenir à Québec.

Le 8 octobre 1952, je pars pour l'Europe. Je suis des cours d'éducation physique dans les pays où je suis cantonné et je commence à boxer sous la bannière des Forces armées. J'affronte plusieurs combats pour le plaisir et j'obtiens un trophée qui me fait vraiment chaud au cœur. Les forces armées considèrent la boxe comme un sport très noble et pour moi, il s'agit d'un art. Jusqu’en 1960, je bénéficie de l'entraînement d'André Sauvé. Je fais partie de la catégorie du poids 135 à 140, "Walter-Weight". Je suis de retour, en 1956, dans le ring au camp de Valcartier. Je remporte le championnat Québec Command en 3 combats.

À la soirée finale Québec Command, même programme au manège militaire de Québec. À la soirée de boxe à Québec, en février 1957, Yvon Durelle affronte Charly Chesse.
En 1958, je boxe dans la première préliminaire en spectacle. Cette même année, à la finale du Québec Command au camp Valcartier, je livre trois combats le même jour, le premier à deux heures de l'après-midi, le second à 19 heures 30 et le troisième à 23 heures. J'ai remporté la victoire aux 3 combats et le championnat du Québec Command.

En avril 1958, championnat des forces armées «Winnipeg». En mai de la même année, les Gants dorés, où la crème des boxeurs, se rencontrait à l'aréna Paul-Sauvé de Montréal. J'ai eu le bonheur de boxer avec Albert Ace Breau et de remporter la victoire par décision unanime. Toutefois, il est bon de souligner que celui-ci est devenu quelques années plus tard champion canadien professionnel en rapportant la victoire en 1967 contre Fernand Simard de Québec. En avril 1959, j'ai remporté le championnat des forces armées «Vancouver, C-B».

En 1959-1960 je suis reconnu comme champion de Québec Command et de 1959 à 1962 je suis l'entraîneur d'Edgar Mercier, un grand champion, partenaire d'entraînement et ami.
En 1962, je subis un grave accident de voiture où l'autre conducteur impliqué avait les facultés affaiblies par l'alcool. Je passe 30 jours dans le coma. Finie, la boxe pour moi?
Que non! En mars 1963, je recommence avec détermination mon entraînement physique. Cette décision va me sauver la vie.

Je retourne aux études en 1964, alors que je complète à l'Université Laval ma formation pour enseigner l'éducation physique et les sciences au niveau secondaire. À la fin de 1964, je quitte les Forces armées et commence ma carrière d'enseignant à la commission scolaire régionale Louis-Fréchette de Lévis. Nous sommes au début de la réforme scolaire. J'enseigne dans trois écoles différentes par semaine et je suis très heureux dans ce métier.

En 1965, je commence des cours de boxe défensive, non pour les combats de compétition mais pour inculquer aux élèves la confiance en soi. La boxe pour moi est toujours un art. Je fais partie de la première association de boxe amateur du Québec. À ce moment, je suis le premier vice-président de la fédération de boxe amateur du Québec. J'ai ma carte d'entraîneur, juge, arbitre et responsable des combats de districts de Québec et des environs.

De 1966 à 1968, je façonne pour les écoles et les associations des pistes et pelouses dans le but de promouvoir l'athlétisme. En 1967, je suis nommé premier vice-président de boxe amateur de Québec. Nous formons en 1968 la première fédération athlétique du Québec, j'en suis le premier vice-président de cette association. Je forme le club d'athlétisme Saint-Alselme. Je suis le président et entraîneur du club de Bellechasse.

En 1970 et 1971, mon club d'athlétisme fait des compétitions inter-écoles, interrégionale et provinciale au Patro Charlesbourg de Québec. Il remporte le championnat du Québec et j'obtiens par le fait même le trophée du meilleur entraîneur en piste et meilleur entraîneur en pelouse. Je bénéficie des honneurs, mais c'est mon club qui le mérite. En 1971, mon fils va avoir 12 ans. Je l'amène au HMCS Montcalm au 08 Champlain Corps de cadets de la Marine. Je suis des cours d'officier dans les Forces armées et je deviens lieutenant de discipline.

Je fais en 1973 un bref retour dans la boxe pour m'assurer de ma forme. Un entraînement sérieux d'un an, sans relâche pour le grand combat a été très important. Le jour du combat, j'étais prêt à démontrer ce qu'est l'art de la boxe. Je gagne mon combat pour une oeuvre de loisir à St-Anselme de Bellechasse. Cette année-là, je forme mon Corps de cadets le 245 Bellechasse Corps de cadets de la marine avec mon fils et 12 garçons de son âge. Je retourne à l'école des officiers pour devenir officier commandant. À l’été 1974, je suis promu commandant de la plongée sous-marine au camp Moïsie.

En 1975, mon Corps de cadets compte 205 cadets et cadettes sur la parade et 35 en réserve. J'ai aussi deux filles qui ont fait partie des cadettes, Lyne et Mona. En tant que commandant, je suis très fier d'avoir eu le premier Corps de cadets à admettre les filles. Mes cadettes à travers le Canada étaient exemplaires.
Au complexe scolaire Saint-Anselme où j'enseigne l'éducation physique, je m’implique aussi dans les loisirs. De plus je suis vice-président de la Chambre de commerce, président de l'O.T.J., président du club de ski de fond, président du club d'athlétisme et commandant du 245 Bellechasse Corps de cadets(te) de la Marine, et l'été, commandant de la plongée sous-marine au camp Moisie, à Sept-Iles.

En 2004, je commence à donner à l'école des cours de boxe pour la défensive et diriger l'entraînement pour les jeunes filles et garçons pour leur inculquer la confiance en soi. Ce n'est pas une démonstration de violence. Ma fille Rébecca en fait partie et j'en suis très fier, car je ne veux pas qu'elle se fasse frapper mais connaisse la vraie défensive. La boxe est un art noble.

Pour terminer, je veux rendre hommage à tous ceux et celles qui ont été pour moi des pierres angulaires dans mon cheminement et toutes mes réalisations. Ma femme Louise Lortie qui fut une femme exemplaire et mes quatre enfants que j'aime de tout mon cœur Jean, Lyne, Judy et Mona, ainsi que Lisa, la mère de mon dernier enfant Rébecca, une autre raison pour moi de continuer mon entraînement.
Eddy Pétrin qui m'a fait connaître la boxe,
André Sauvé pour l'entraînement dont il m'a fait bénéficier et pour m'avoir dirigé correctement à chaque combat, Edgar Mercier boxeur en tant que partenaire d'entraînement et ami, le Père François Boissonnault, mon confident et ami pour toujours, ainsi que Fernand Marcotte et son fils Fernand junior qui ont été pour moi un exemple comme boxeur et entraîneur.
Les frères Marianistes qui furent mes premiers employeurs dans l'enseignement à l'Institut Sainte-Marie à Saint-Anselme, Bellechasse. Ce fut pour moi le plus beau cheminement de l'enseignement.
Tous mes élèves garçons et filles à qui j'ai eu plaisir à enseigner et qui sont tous et toutes restés mes amis (es),
à tous les officiers et instructeurs du Corps de cadets et les cadets (tes) du 245 Bellechasse,
à tous les directeurs et enseignants (tes) des écoles où j'ai travaillé, tous ceux et celles qui m'ont permis de faire tout ce chemin et de confirmer ma croyance en la divinité. À 70 ans, je continue l'entraînement et les réalisations.

Merci sincère au groupe Gym, Unis Boxe, Interboxe, à tous les commanditaires et les médias impliqués dans la cause de la boxe au Canada,
à la responsable et son adjointe du Centre de Place Laurier pour leur implication au Panthéon Boxe et à toutes les personnes impliquées de près ou de loin dans cette activité,
au promoteur, Donald «Don» Plourde, des félicitations très senties de ma part pour le travail et le dévouement dédié à la Journée hommage au boxeur Yvon Durelle de même qu'au Panthéon de la boxe.

Du fond du cœur, avec mon amour,








Josselyn (Johnny) Goyette